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La vidéo, c'est dans la boîte !

Chapitre 11 : le coup est passé tout près…

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Retrouvez l’origine de ce roman dans l’article ici 
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Dans le chapitre précédent, à relire ici, la famille de Daniel est au bord de la crise de nerf, car Daniel n’arrive pas à décrocher de son boulot. Pourtant ce sont les vacances ! Celles qu’il attendait tant. Mais voilà, l’inspection qualité se rapproche, et MétalFusion n’est pas prêt. Valérie fait le job, elle s’en sort même plutôt bien compte tenu de son jeune âge. Mais elle sollicite Daniel énormément.

Finalement, il arrive à passer une semaine sur trois en diète digitale. A son retour, c’est le moment de l’inspection. Finalement, celle-ci s’est plutôt bien passée. L’inspecteur n’a pas relevé d’écart majeur. Tout juste a t’il fait des remarques sur le système de suivi des formations qu’il trouve un peu faible. Il a aussi apprécié le plan de couverture des risques de la BP (1). Il aurait pu être bien plus cinglant.

Daniel souffle. C’est le jour du Comité de Direction, et Jean-Baptiste Millet, le CEO, qui avait bien sûr suivi de près le déroulé de l’inspection demande à ses équipes un débriefing complet. L’atmosphère est électrique…

 

Lundi 1er Septembre, 10h46 : le bilan de l’inspection

Nous sommes en comité de direction, comme chaque Lundi. Après que nous ayons revu comme d’habitude les chiffres de ventes et les chiffres de production du mois, nous passons à l’analyse des conclusions de l’inspection.

Jean-Baptiste Millet : « Alors Daniel, qu’est-ce que tu peux nous dire sur cette inspection ? Quel est ton ressenti ?

Daniel : « La première chose que je veux dire devant vous tous, c’est que je suis très content du travail d’équipe qu’on a fourni. Valérie a fait un travail formidable. Et d’ailleurs Jean-Baptiste, Valérie finit son stage très bientôt. J’aimerai vraiment qu’on puisse la recruter pour me seconder.

Elle le mérite, elle est sérieuse, elle fait du très bon travail. Je crois que c’est un bon élément. Elle a tenu la baraque pendant mes vacances. Même si je dois avouer que ses sollicitations fréquentes n’ont pas été du meilleur goût pour ma famille.

Mais bon, on l’a fait… ELLE l’a fait, VOUS l’avez fait. Et rien que pour ça, je propose qu’on s’applaudisse, parce que ça fait du bien. « 

Sous l’impulsion de Daniel, imité très vite par Jean-Baptiste, tout le monde se met à s’applaudir et se congratuler… Sauf Louise, et Marc…

Daniel : « Ensuite, sur le fond de l’inspection, nous avons une remarque sur le système de traçabilité des formations. On a aussi quelques remarques mineures sur d’autres points, comme le double contrôle formel des réponses rendues aux clients lors de réclamations. Mais rien de grave. Me concernant, je suis très content du résultat. »

Jean-Baptiste Millet : « Je suis d’accord avec toi, vous pouvez être fier de ce passage haut la main. C’aurait pu être une catastrophe pour l’entreprise si nous n’avions pas réussi à renouveler cette certification. C’est quelque chose de stratégique pour nous. Rappelez vous qu’on avance en parallèle sur de nouveaux marchés comme la Russie, et on a besoin d’avoir des systèmes solides. Bravo ! »

Louise : « Moi, je ne suis pas d’accord… »

Jean-Baptiste Millet : « Pourquoi Louise ? »

Louise : « Parce qu’on a enfumé l’inspecteur… On lui a fait la danse du ventre, on a attiré son regard là où on voulait qu’il regarde. Et mon sentiment, c’est qu’il était gentil, bienveillant, et peut-être même limite… INCOMPETENT !! »

Daniel : « Tu vas bien, Louise ? »

Louise : « J’aurai été à sa place, je serai descendu dans l’atelier, j’aurai posé quelques questions aux opérateurs sur leur maîtrise du procédé, les paramètres critiques de la machine, et leur connaissance des procédures. J’aurai demandé à assister à une production temps réel. Et là, les gars, je vous aurai défoncé… »

Jean-Baptiste Millet : « Louise, je te l’ai déjà dit, surveille ton langage avec nous… »

Louise : « Pardon… Mais c’est vrai ! On a bossé comme des ânes tout l’été pour passer cette fichue inspection, rattraper des retards de traitement des réclamations client, mettre à jour des documents vite fait bien fait… On a bri-co-lé… C’est pas tenable, pas durable… On va en crevé de tout ça. Et ça, Daniel, tu ne t’en rends même pas compte !

Tu as vu l’état dans lequel sont mes équipes ? Et Valérie ? Elle est sur les rotules ! Oui elle mérite un CDI chez nous, bien sûr ! Mais es-tu sûr que c’est ce qu’elle souhaite ? Moi, tu me fais un coup comme ça, de te barrer en vacances alors qu’on est à un mois de l’inspection et de me refiler le bébé alors que j’ai pas l’expérience, je me fous en grève !

Mes superviseurs n’en peuvent plus non-plus ; les indicateurs de prod ont encore plongé sur la période parce qu’en plus des problèmes de prod récurrents, il a fallu faire la paperasse de Monsieur Daniel. La belle affaire…

Et donc quoi, parce qu’on a passé l’inspection comme de bons bachoteurs, on change rien, on s’applaudit, et on reste comme ça ? Jean-Baptiste ? »

Jean-Baptiste : « Louise, que veux-tu de plus ? On est en plein dans le projet pour changer la BP… Tu le sais bien, tu es la première cliente. Alors pas de caprice, s’il te plait ! »

Louise : « Je ne fais pas un caprice ! Je dis juste qu’on a habillé la mariée pour faire bonne figure. Mais qu’au fond, on est hyper fragilisé par la bureaucratie étouffante que Daniel nous a mise en place.

Daniel, tu as chiffré ce qu’a coûté la préparation à l’inspection ? Le nombre d’heures passés par les uns et les autres pour remettre à flot ton bateau en papier qui est en train de sombrer ? »

Daniel : « Non, j’ai pas fait le calcul. Je sais que ça a été un travail intense… Et crois-moi, ça a été les pires vacances de toute ma vie. Si tu penses que ça a été une partie de plaisir, détrompe-toi. J’ai bien failli rester abandonné sur le bord de la route par ma famille. Donc, non, je ne peux pas te laisser dire que je me suis barré en vacances et que j’ai refilé le bébé à Valérie sans l’aider. C’est faux. Mais ce qui est vrai en revanche, c’est que j’aurai dû reporter mes vacances à après l’inspection. »

Jean-Baptiste Millet : « Bon, ça va les chamailleries, là ? Daniel, à un dernier CODIR, je t’avais demandé de mettre en place des indicateurs sur la documentation et la formation. Est-ce que tu as pu le faire ? »

Daniel : « Malheureusement, non, avec la préparation à l’inspection, j’ai pas eu le temps… « 

Louise : « Evidemment, il était en vacances… »

Daniel : « Louise, on est aussi en train de s’occuper de spécifier les fonctionnalités de la future GED. Donc on bosse aussi pour toi. Tout ça pour tu aies de meilleures conditions de travail. Alors, reviens un peu parmi nous. »

Nous finissons très péniblement le comité de direction. Les tensions sont vraiment palpables, et j’avoue que je ne sais plus trop quoi dire à Louise. Dans le fond, elle a raison ! Je suis quand même un peu responsable de toute cette lourdeur. Et puis, c’est que l’inspection aurait pu très mal tourné. Heureusement que l’inspecteur était clément…

 

Lundi 1er septembre, 12h20, à la cantine

Je suis attablé, seul et pensif. Je me refait le film de l’inspection : les questions parfois piégeuses de l’inspection, les tonnes de listing à sortir pour lui fournir les informations qu’il demandait, le vent de panique chaque fois qu’on devait lui présenter un document qu’on avait remis à jour pour l’occasion… Ouf, c’était quand même chaud…

Marc me rejoint…

Marc : « Bon, alors, comment ça va, Daniel ? Tu disais que tes vacances n’avaient pas été une partie de plaisir… »

Daniel : « Oh, mon pauvre… Je ne sais pas si tu peux t’imaginer l’enfer que j’ai fait vivre à ma famille. Une catastrophe… Mais, bon. C’est passé, l’inspection est passée, tout est passé, et donc, ça va. »

Marc : « Bon c’est bien… Je peux t’embêter un peu alors ? »

Daniel : « Bah, je ne sais pas ; ça dépend de ce que tu appelles « embêter » ? »

Marc : « J’ai relu le document de spécification de la nouvelle GED que Valérie et toi avez écrit. Heu, comment te dire… »

Daniel : « Tu as vu, c’est bien, non ? On y a mis tout notre cœur et tout ce qu’on avait pu constater de nécessaire après nos observations terrain. »

Marc : « Oui, ben justement… C’est bien là le problème. Je ne vois pas en quoi changer la GED va simplifier la vie de l’usine. OK, on aura un logiciel qui va tourner plus vite, et mieux. Au lieu de brasser de la doc pourrie doucement, on va juste la brasser plus vite ! »

Daniel : « Ho, et, ça va, là ? On a bossé sur ce truc… C’est bien toi qui nous l’a demandé, non ? »

Marc : « Oui, bien sûr… Mais je ne vois rien d’actuel. Je vois une liste de besoins que j’aurai pu écrire il y a 15 ans ! Ça n’apportera rien à l’entreprise. Dans ces conditions-ci, je te préviens que je n’approuverai pas ta demande de changer la GED auprès de Jean-Baptiste. »

Daniel : « Tu vois que tu es contre le changement de la GED. Je le savais bien ! Tu nous fais bosser sur le sujet pour te donner bonne conscience ou quoi ? »

Marc : « Daniel, qu’est-ce-que tu as appris au salon de la documentation ? »

Daniel : « Des trucs bien ! Le micro-learning, la gestion de contenus, l’intelligence artificielle… »

Marc : « Et alors, pourquoi j’ai pas un gramme de tout ça dans tes specs ? Bon dieu, Daniel… Quand est-ce que tu vas comprendre qu’on doit changer nos systèmes en profondeur ? Et pas juste faire un lifting en remplaçant la GED A par une GED B, et en refaisant des couches de peintures vite fait quand l’inspecteur arrive !

Louise a raison. Je suis obligé de te le dire, mais elle a une meilleur vision des choses et de la situation que toi. Tu es tellement englué dans tes schémas de certification, que tu n’arrives pas à voir ce qui se passe autour. »

Daniel : « Mais tout ce que j’ai vu au salon, c’est pour les riches ou pour les geeks ! Mais pas pour nous… Tu imagines un inspecteur en face de la gestion de contenu, des procédures vidéos et tout le toutim ? »

Marc : « Voilà, Daniel, exactement ce que Louise te reproche, et l’illustration de ce que je viens de t’expliquer. Tu perds le but de notre business. On se fout de l’inspecteur ! Enfin, pas tout à fait, mais ça doit pas être notre moteur principal. On ne doit pas agir parce que la police nous dit de la faire. On doit agir parce que ça fait du sens…

Et là, tu es parti dans des directions qui ne font plus sens. Et encore, si tu partais tout seul, ce serait pas grave… Mais tu vas finir par couler la boîte.

Que ce serait-il passé si l’inspecteur avait été plus rude, plus perspicace ? Reconnais qu’on aurait été mal ! »

Daniel : « Oui, je reconnais. L’inspecteur s’est montré plutôt gentil. Consciemment ou inconsciemment, mais en tout cas, il est passé à côté de l’éléphant dans le corridor… »

Marc : « Alors, tu vois bien ! Et donc qu’est-ce qui te bloque ? »

Daniel : « Ben pour les spécifications de la GED, j’ai demandé aux gens, comme tu m’a dit de le faire… »

Marc : « Mais vous avez posez des questions sur l’utilisation possible de technologies pour leur simplifier la vie ? Ou vous êtes restés en status quo, en essayant de penser comment on peut informatiser le bazar du terrain ?

Ça m’inquiète Daniel… Tu m’inquiètes ! Et je te parle pourtant en ami…

Allez, dors là-dessus, et on se reparle bientôt. J’ai une réunion… »

Pour la première fois, Marc me parle aussi durement. Pourtant, il est toujours du genre à plaisanter. Et là, je l’ai senti agacé comme rarement. Ce jour-là, je reste longuement assis seul à ma table à la cantine, les yeux naviguant entre mon assiette et le sommet des montagnes qu’on aperçoit de la place où je me suis mis. Je me remémore ces discussions avec ma femme où je lui parle de démissionner. Des jours comme aujourd’hui, je me sens las, vidé… Pourtant, les vacances sont derrière. Ça va être compliqué jusqu’à Noël.

Je finis ma journée, en faisant un point avec Valérie dans mon bureau. Je lui explique les discussions du matin, et la discussion avec Marc. J’en profite pour m’assurer de sa motivation à continuer à travailler avec nous, car dans l’après midi, j’ai fait approuver son poste auprès de Jean-Baptiste pour pouvoir la recruter comme adjointe.

Elle est évidemment ravie ! Mais sa joie ne suffit pas à me remettre dans le bon sens après les coups que j’ai pris aujourd’hui.

 

Le chapitre 12 : tout bascule pour Daniel

Depuis plusieurs mois, la vie de Daniel semble partir en vrille. Il est bousculé par ses collègues de MétalFusion, notamment Louise et Marc, en raison des lourdeurs induites par la certification.

Sur le plan familial, ses enfants ne l’épargnent pas. Ados, ils dépassent complètement leur père sur l’usage des technologies d’avenir. Sans compter que Julie, son aînée, fait  preuve d’une belle maturité ; en effet, elle n’hésite pas à critiquer ouvertement les pressions que son père subit chez Métalfusion.

Valérie, sa stagiaire, fait elle-aussi preuve d’une belle maturité. Très curieuse, volontaire, elle a eu un rôle fondamental dans la réussite du passage de l’inspection. Elle a aussi pris à bras le corps l’analyse des besoins de la GED. Même si pour Marc, le rendu est trop conservateur et pas assez disruptif, elle s’est totalement immergée dans le sujet. Cela lui a permis de profiter pleinement de la visite du salon de la documentation à Paris.

Au bord du burn-out, Daniel n’a pas profité de ses vacances comme il l’aurait souhaité. La faute à cette inspection ? Ou à lui même ? Les alertes se multiplient pour Daniel. D’abord Catherine, sa femme ; puis Michèle, la coach de sa femme ; puis Michel, son ami de toujours qu’il n’avait pas vu depuis 4 ans. Mais Daniel n’a pas conscience de tous ces signaux…

Pour le prochain chapitre, le sujet est défini. La vie de Daniel va basculer. A la surprise de tous, Jean-Baptiste Millet a décidé de céder MétalFusion à un groupe Américain. Daniel va devoir rendre des comptes à Patrick O’Malley, directeur qualité du groupe Metal Worldwide Corporation. Daniel va se trouver projeté du jour au lendemain dans le monde de la transformation digitale…

Vous qui connaissez Daniel, comment va-t’il gérer ce tournant ?

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