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Chapitre 12 : la semaine où tout bascule

Retrouvez l’origine de ce roman dans l’article ici 
https://toutes-les-videos-business.com/ecrire-un-roman-en-52-semaines/
https://toutes-les-videos-business.com/roman-intro-daniel/.


Dans le chapitre précédent, à relire ici, l’équipe de direction de MétalFusion fait le débriefing de l’inspection qualité de fin Août. Bien que l’inspection s’était bien passé, les tensions sont très fortes entre Daniel, Louise, et Marc. En effet, alors que Daniel se satisfait du résultat clément de l’inspection, Louise et Marc pensent que c’est l’arbre qui cache la forêt. Ils reprochent à Daniel la lourdeur du système qualité mis en place.

Daniel, de son côté, enchaîne les coups durs, les coups de fatigue, et les prises de conscience. Et pourtant, un événement inattendu va venir complètement chambouler la vie de Daniel. En effet, contre toute attente, et à la surprise générale, Jean-Baptiste Millet a décidé de céder MétalFusion à un groupe industriel américain. dans ce chapitre, Daniel et l’équipe de management vont prendre connaissance de cette nouvelle.

 

Dimanche 14 septembre 2014, 14:35

Catherine : “Allons chéri, pourquoi tu es si tendu, aujourd’hui, on est dimanche !”

Ma femme Catherine est une vraie perle, Comment lui dire sans qu’elle ne s’agace que j’ai encore 3 heures de boulot d’ici demain matin…

Daniel : « En fait, Je dois présenter les chiffres trimestriels de la qualité lors du Comité de Direction demain, à Jean-Baptiste Millet.

Ça fait maintenant plusieurs mois que les indicateurs qualité virent au orange, voire au rouge. »

Catherine : « Mais tu ne disais pas que ton inspection s’était bien passée ? »

Daniel : « Si, si. A l’approche de l’inspection, on a réussi à réduire les différents back-logs en retard, notamment les réclamations clients. Mais ce n’est que reculer pour mieux sauter. L’arbre qui cache la forêt…

En fait, je commence vraiment à comprendre la position de Louise et Marc… »

Catherine : « Comment ça ? »

Daniel : « Avec Valérie, nous avons aussi sorti les chiffres demandés par Jean-Baptiste (1) sur la qualité. C’est pas brillant. Tout le système que j’ai mis en place est vraiment en train de partir en quenouille. Et je vais devoir expliquer tout ça en CODIR demain.

Autant te dire que j’appréhende un peu. »

Catherine : « Ca va aller… J’ai confiance en toi… »

Daniel : « Merci, mais je ne suis pas sûr que ça suffise…

Et puis j’ai encore quelques heures de boulot entre cet après midi et demain matin pour avoir mes argumentaires prêts. »

Catherine : « Tu sais ce que je pense de ça… Quand je vois les vacances que tu nous a fait passer ! (2) »

Daniel : « Oui, je sais bien… Je m’y mettrai rapidement ce soir après dîner.

Ca te dit qu’on aille se promener un peu avec les enfants ? J’irai bien marcher un peu, faire le tour du lac, pour m’oxygéner un peu… »

Notre maison est en effet située à quelques centaines de mètre d’un lac communal, dont le tour fait environ 3 kilomètres. J’aime bien aller me promener là-bas pour me changer les idées.

Catherine : « Ok, ça marche… Damien ! Pose ta console, on va aller marcher un peu. Julie, tu viens ? Ça va te faire du bien aussi ! »

Et nous voilà partis pour une fin d’après midi en famille en extérieur.

Julie profite du moment pour me poser des questions sur MétalFusion. Même si elle dénigre régulièrement avec ses mots cet environnement qu’elle considère hostile, j’apprécie qu’elle s’y intéresse. Elle ne pourra qu’être mieux préparée à son avenir professionnel.

Damien, quant à lui, ronchonne dans sa barbe naissante parce qu’il a dû lâcher sa console pendant quelques heures.

Le moment reste très agréable pour toute la famille, et je dois bien avouer qu’il tombait à pic. Ce soir là, je me suis couché à minuit passé pour finaliser ma présentation des chiffres qualité à Jean-Baptiste Millet, à faire le lendemain en CODIR.

 

Lundi 15 septembre 2014, 10:04

Contrairement à son habitude, Jean-Baptiste Millet démarre le comité de direction avec 4 minutes de retard. De notre côté, toute l’équipe était là à l’heure, comme d’habitude.

Jean-Baptiste : “Mesdames, messieurs, mes chers amis du Comité de Direction de MétalFusion, c’est avec une grande joie, et une pointe de soulagement que j’ai le plaisir de vous annoncer que nous avons trouvé un accord avec la société américaine Metal World Corporation, pour un rapprochement de nos deux sociétés dans l’année qui vient…”

 

Jean-Baptiste Millet, que tout le monde croyait indéboulonnable et prêt à se tuer à la tâche, vient d’annoncer qu’il a décidé de vendre la société. Quel choc pour nous tous ! Le patron jette l’éponge ! Une entreprise de 70 ans, 400 salariés. 

 

Jean-Baptiste : « J’imagine que cette annonce peut vous choquer. Je vous propose de vous en énoncer les raisons.

La première raison est stratégique : l’accession à de nouveaux marchés nous coûte de plus en plus cher. On le voit bien avec la Russie. Y aller est un vrai challenge. Difficile de convaincre des prospects alors que nous n’avons pas une pleine maîtrise des différences culturelles, et des pratiques de vente locales. Et on ne parle pas de la Chine, de l’Inde… Si nous ne nous dotons pas d’une force commerciale adaptée, on n’arrivera pas à se développer. Metal World Corporation a un réseau commercial déjà installé dans ces pays-là. Alors c’est une opportunité pour nous de nous développer avec un ticket d’entrée abordable.

La deuxième raison, toujours stratégique, est la complémentarité entre les produits et technologies. Les portefeuilles de Metal World Corporation et de MetalFusion sont très différents. Les combiner permettra au nouveau groupe de proposer aux clients des matériels et prestations à plus forte valeur ajoutée.

Enfin, la troisième raison est plus personnelle. Mon père a créé cette entreprise, je l’ai portée ensuite pendant 40 ans. Aujourd’hui, à 70 ans, j’aspire à un peu de repos. J’ai tout mis en oeuvre depuis plusieurs années pour que mon fils soit prêt à reprendre la direction de MétalFusion. Vous le savez, ce n’est un secret pour personne. Mais les méthodes de gestion ont changé, les technologies évoluent. Le monde digital se développe très vite, et je ne pense pas être la bonne personne pour transformer MétalFusion. Quelqu’un de plus qualifié que moi doit emmener MétalFusion dans ce monde digital. J’ai envoyé mon fils aux Etats-Unis parce que je souhaitais qu’il soit prêt. En fait, je souhaitais qu’il appréhende mieux que tout le monde dans l’entreprise, les enjeux des nouvelles méthodes de gestion, et des nouvelles technologies.

Pendant plusieurs années, il a suivi plusieurs cursus américains. Et notamment, il a travaillé pour Metal World Corporation. Il a appris à connaître cette entreprise, ses méthodes, ses produits.

Alors dans le cadre du rachat, il va être nommé directeur général de MétalFusion, Pour ma part, je resterai quelques mois, un an probablement, en tant que conseiller spécial.

Je souhaite que la transition se passe pour le mieux. Je sais que l’équipe que vous êtes est suffisamment soudée et solide pour absorber cette transformation. Sachez en tout cas, qu’à mon niveau, je pense mettre tout en oeuvre pour assurer la pérennité et le développement de MétalFusion. »

 

Le discours a été très clair. Jean-Baptiste Millet s’est montré serein, très concentré, et volontaire. Toujours avec ce côté paternaliste. Intérieurement, ça a dû être une émotion très intense pour lui. Mais il n’en a presque rien laissé paraître.

Le reste du Comité de Direction a été complètement chamboulé. Il s’en est suivi un échange de questions-réponses assez long, qui nous a occupé le reste de la matinée.

Du coup, je n’ai pas présenté mes chiffres qualité.

  

Lundi 15 Septembre 2014, 12h37 à la cantine

Nous nous retrouvons Marc, Louise et moi pour déjeuner. Notre discussion tourne bien évidemment autour de l’annonce de ce matin.

Je suis assez énervé et sceptique quant à notre avenir, et partage ouvertement mon point de vue à mes collègues.

Daniel : « Les américains, on les connait ! Des promesses d’investissements, des promesses de sauvegarde de l’emploi, tout ça pour pouvoir bénéficier des allègements fiscaux… Puis hop, une fois les politiciens bien endormis, ils finissent toujours par gérer leurs affaires comme ils le veulent, avec un seul mot à la bouche : rentabilité ! Il va falloir faire avec, on n’a pas le choix de toute façon. »

Marc : « Daniel, prends-le comme une opportunité. Je pense qu’on peut faire confiance au fils Millet, et à Jean-Baptiste. Si tu as bien lu entre les lignes, je pense qu’on lui fait pas, au vieux loup de mer. Ça fait en fait des années qu’il prépare son fils à prendre les rênes. Ce qu’il a fait est même plutôt rusé : envoyer son fils se former chez le candidat repreneur, pour développer un côté biculturel qui fait que dans l’avenir, le fiston deviendra incontournable… »

Louise : « Oui, c’est très bien joué… Je ne peux pas évaluer les conséquences pour nous, mais des changements sont à prévoir. On ne pourra plus tourner avec des prix de revient 25% plus élevés que la concurrence. Les américains vont regarder ça à la loupe ! »

Daniel : « Sur le fond, je reste sceptique, mais attendons de voir ce qui va se passer… »

  

Choisissez le thème du chapitre 13

Daniel encore sous le choc de l’annonce passe une semaine un peu compliquée. Les problèmes de production continuent, les reproches de Louise aussi.

Dans le prochain chapitre, Daniel va faire la connaissance de Patrick O’Malley, directeur qualité de la Metal World Corporation. Patrick est sur le site depuis l’annonce de ce lundi 15 septembre. Il a pris le temps de faire le tour de l’usine, et d’interviewer plusieurs salariés pour se faire sa propre opinion du niveau qualité de l’entreprise.

A vous de déterminer la température de cette rencontre :

  • Ambiance 1 : l’ambiance est glaciale entre Patrick et Daniel
  • Ambiance 2 : Patrick se montre « friendly » et compréhensif envers Daniel

Commentez votre choix !

 

(1) relire le chapitre 5 : un comité de direction comme les autres ?

(2) relire le Chapitre 10 : la crise personnelle

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