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La vidéo, c'est dans la boîte !

Chapitre 3 : les ados nous dépassent

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Dans le chapitre précédent, à relire ici, Daniel a une journée difficile. Il est bousculé par Louise, la responsable de production. Elle lui reproche des parcours de formation trop lourds pour ses équipes. Et Jean-Louis, le DRH, lui annonce le changement d’une norme concernant le code du travail. Cette norme va augmenter la charge administrative des cadres. Les équipes de Louise devront être formées à cette norme.
Daniel rentre exténué chez lui ce soir-là.

Dans ce chapitre, nous allons faire connaissance avec Catherine, sa femme. Entrepreneuse à succès, elle a un institut de beauté en centre ville. Les enfants de Daniel, Julie et Damien, participent aussi à la discussion.

 

Jeudi 12 Juin 2014, 18:23 : je rentre enfin à la maison

Ma famille et moi vivons dans une chouette maison, en campagne, mais à moins de 15 minutes du centre ville. Ni trop grande, ni trop petite. C’est un pavillon sur ses 1000 m² de terrain. C’est plutôt bien pour Catherine et les enfants. Elle, elle est à deux pas de son institut, et les enfants, eux, ont finalement très peu de trajet pour aller au collège.

J’aime bien cette maison. Le jardin est orienté plein sud. Je dois avouer que j’apprécie les journées ensoleillées comme aujourd’hui. Car je peux aller quelques minutes sur le transat sur la terrasse. Je pense que ce soir, après la journée que j’ai eue, c’est un exercice tout à fait indiqué !

Catherine : « Bonjour, mon chéri ! »

Daniel : « Salut… »

Catherine : « Ouh là là, face des mauvais jours, fait la gueule toujours… T’as passé une salle journée toi, non ? »

Daniel : « Non, non, juste quelques réunions un peu longues et un peu fatigantes, mais ça va. Je crois que je vais me poser quelques minutes sur le transat avant de manger. Ca t’embête ? »

Catherine : « Non, de toute façon le repas est prêt. Julie a eu la gentillesse de nous préparer des salades. Tu pourras lui dire merci parce qu’elle est en  pleine révision de son brevet des collèges(1) et elle a quand même pris du temps pour nous. »

Daniel : « Et comme d’habitude, Damien n’a pas aidé,  j’imagine ? »

Catherine : « Gagné. A peine rentré du collège, il a sauté sur sa console vidéo. Je ne sais pas combien de temps par semaine il passe sur son truc, mais c’est sûr que les 35 heures, lui non-plus, il ne connait pas ! Il faudra vraiment que tu lui parles parce que moi, il ne m’écoute pas. »

Julie, 15 ans, et Damien, 13 ans, sont nos deux enfants. Ils sont tous les deux au collège. On a une relation plutôt bonne avec nos ados. Mais c’est vrai qu’entre Damien et sa mère, c’est parfois un peu électrique.

Daniel : « Haaaaa ! Qu’est-ce que j’aime ce transat ! Là au moins, c’est calme. Et cette vue ! c’est toujours un plaisir. »

La douce lumière du soleil d’une fin de journée de Juin m’inonde le visage. Il ne me faut pas plus de 3 minutes pour m’assoupir sur le transat.

 

19:47 : « Papa, tu viens dîner ? »

Daniel : « Hum ? Déjà ? Mais il est quelle heure, là ? J’ai dormi ?

Catherine : « Oh oui tu as dormi… Il est presque 8 heures. On t’a laissé dormir avec les enfants parce que j’ai bien senti quand tu es rentré que quelque chose n’allait pas. Alors j’espère bien que tu vas m’en parler. Je peux peut-être t’aider ?

J’admire Catherine pour la réussite de son salon de beauté. Mais en plus, j’apprécie les discussions que nous avons. Elle est très souvent de bon conseil. Même si je dois bien avouer qu’elle ne comprend pas toujours toutes les subtilités d’une boîte compliquée comme MétalFusion.

Je me sers une première fois de la salade…

Daniel : « Bon, alors les enfants, ça a été aujourd’hui ? Julie, tes révisions, ça avance ? »

Julie : « Oh, ça me soûle… Je vois vraiment pas l’intérêt de ce diplôme. C’est pas grâce à ça que je vais trouver un boulot plus tard. Franchement, tu crois pas qu’on a mieux à faire qu’être interrogé sur Vercingétorix ou la préhistoire ? Alors qu’avec mon smartphone, Google et Youtube, j’ai tout sous la main ? Je sais pas si c’est les ministres ou les profs, mais il faudrait qu’ils comprennent que maintenant, y a IN-TER-NET ! Je crois qu’ils sont restés à l’âge de l’encyclopédie papier, au gouvernement… »

Daniel : « Julie, c’est important les diplômes. C’est la preuve que tu es bien formée, que tu as acquis des savoirs. »

Julie : « Tu crois vraiment ? Tiens, toi, par exemple. Tu te souviens du nom du général anglais qui a vaincu Napoléon en 1815 à Waterloo ? D’ailleurs, tiens, tu sais où c’est Waterloo ? »

Daniel : « Heuuu… Alors Waterloo, oui, je crois que je vois, c’est quelque part en Belgique… Alors où, je saurais plus vraiment te dire… Quand au nom de l’anglais ? Hamilton, comme tous les anglais ? »

Julie : « Ah bah tu vois ! Pourtant tu l’as appris quand tu as passé ton brevet, ou ton bac(2)… Tu veux savoir ce que dit Google ? En tout cas, c’est pas Hamilton… »

Catherine : « Julie, on n’a dit pas de téléphone à table ; tu me ranges ce truc s’il te plait. Daniel, je crois que ta fille a raison. Aujourd’hui, ils n’apprennent plus comme nous avons appris. Ils ont toute la connaissance de la terre disponible dans leur poche. »

Daniel : « Tiens, Julie, puisque tu veux faire la révolution dans l’éducation nationale. Est-ce que tu considères qu’à l’école tu as trop de choses à apprendre ? »

Catherine : « Ben en v’là une drôle de question ? »

Julie : « Non, laisse maman… En fait, je crois qu’on n’a pas trop de choses à apprendre. Mais les profs nous font apprendre des choses qui ne nous servent à pas grand chose. Tu vois, je reviens à Napoléon. Entre Google, Wikipédia, Youtube, si je veux me former sur Napoléon, j’ai tout ce qu’il me faut ! Par contre, j’ai du mal à savoir si ce que je lis sur internet est vrai ou faux. Et si je ne vais pas apprendre des bêtises. Et ça, les profs ne nous l’apprennent pas. Du coup c’est un peu compliqué pour nous, tu comprends ? A l’école, si j’avais le choix, je préférerais apprendre à chercher sur internet des infos justes plutôt d’apprendre dans des bouquins qui servent à rien. »

Daniel : « OK, je comprends. Maintenant, quand tu seras dans un boulot plus tard, je veux dire, dans une entreprise, comme MétalFusion, qu’est-ce qui sera important pour toi d’apprendre ? »

Julie : « Moi, dans une boîte comme Métalfusion ? Même pas en rêve !!! Pour avoir un chef sur le dos toute la journée, avec des collègues qui râlent, rentrer à la maison et tomber sur le transat… »

Catherine : « Julie… oh… doucement… Ah les ados, alors… »

Julie : « Pardon Papa, je voulais pas te blesser. Mais c’est vrai… Moi, plus tard, j’aimerai avoir ma propre entreprise. Et pas aller dans une boîte comme MétalFusion. J’aimerai bien avoir comme Maman un salon ou un autre magasin. A l’école, j’aimerai bien apprendre comment on trouve des clients, comment on paie les factures… J’ai déjà vu plein de tutos et des vidéos de Youtubeurs sur comment avoir sa propre boîte ! »

Ma petite puce grandit à toute allure et ça me fait drôle quand elle se prend à me bousculer un peu comme ça. Cependant, je ressens beaucoup de fierté à voir la maturité dont elle fait preuve. 
Je dois aussi avouer que ça me perturbe un peu, car notre discussion résonne fort avec le raz-le-bol exprimé par Louise dans la matinée. Je ne sais pas si Louise a des ados à la maison, mais en tout cas, il est probable qu’elle s’entendrait bien avec Julie.

Je me ressers un peu de salade quand je me tourne vers Damien.

Daniel : « Et toi, mon bonhomme, ça va comme tu veux ? »

Damien : « Mouai, ça va. Tu sais quoi ? J’ai atteint le 47ème niveau de mon jeu. J’ai laissé sur place tous les copains !

Daniel : « Il faudra que tu m’expliques ce qu’il y a de si motivant dans ce jeu-là. Pour ce soir, j’aimerai que tu laisses ta console de côté. On est en famille, il fait beau, on a la chance de manger dehors. Alors profites-en ! ».

Damien : « Mouai… N’empêche que j’ai pourri mes copains… »

Catherine : « Damien, finis ta salade et va chercher le dessert, s’il te plait. Le frigo, c’est un des derniers trucs qui n’est pas encore connecté dans cette maison. Ça te fera du bien… »

Julie éclate de rire… Nous terminons tranquillement le dîner. Après avoir débarrassé, les enfants filent dans leur chambre pour vaquer à leurs occupations favorites. Je me retrouve seul avec Catherine.

Catherine : « Damien, tu ne rallumes pas ta console ! Prends un bouquin, je t’ai ramené le dernier tome de Hunger Games. Daniel, j’insiste, il faudra vraiment que tu lui parles… »

Damien, du fond de sa chambre : « Ah! Trop cool ! Merci m’man !!! »

 

21:34, on souffle…

Catherine : « Bon chéri, qu’est-ce qui s’est passé aujourd’hui ? Tu veux qu’on en parle ? »

Nous prenons le temps de nous installer sur les transats, une tisane à la main. La luminosité ambiante décroit au fur et à mesure que le soleil se couche. Une légère brise nous caresse le visage, les oiseaux célèbrent la fin d’une belle journée pour eux.

Je raconte ma difficile journée à Catherine : la prise de conscience que notre système documentaire est engorgé, que nos procédures noient les gens, que la formation les abrutit et leur prend un temps fou… Je lui raconte l’attitude de Louise, sous pression avec sa machine en panne. Puis la discussion avec Jean-Louis, qui va mettre de l’huile sur le feu quand Louise va comprendre la contrainte supplémentaire que la nouvelle norme va lui imposer.

Elle m’écoute gentiment, avec beaucoup d’attention, et d’une oreille bienveillante. J’aime bien cette attitude chez elle.

Catherine : « Effectivement, je ne t’en souhaite pas tous les jours des comme-ça… Mais dis-moi, tu te sens responsable de tout ça ? »

Daniel : « D’une certaine manière oui, parce que c’est quand même moi qui ait défini les systèmes documentaire et de formation pour qu’on soit capable d’obtenir la certification pour la boîte. Et plus important encore, ce que j’ai mis en place nous a permis d’être certifié pour les dispositifs médicaux, ce qui assure une certaine pérennité à MétalFusion.

Catherine : « Ok, donc si tu te sens responsable de ce que tu as mis en place, et que ce que tu as mis en place pose problème, il va falloir que tu trouves des solutions pour le changer ? Non ? Tu crois pas ? »

Daniel : « Si, tu as probablement raison. Mais je ne sais pas si tu te rends compte de la masse de travail que ça peut représenter. Je me demande si je ferai pas mieux de démissionner, tout simplement. »

Catherine : « Allons bon, il ne manquait plus que ça… Réfléchis d’abord à ce que tu peux faire, et tu verras après si tu démissionnes ou pas. Tu veux encore un peu de tisane ? »

Daniel : « Oui, merci, je veux bien…

Catherine : « Damien ! Je t’ai dit de couper cette console !!! Aaaah, les ados alors… »

 

Choisissez le thème du chapitre 4

Toute la maisonnée s’endort après cette belle journée de printemps, prémices d’un été ensoleillé. Daniel repense à sa journée compliquée, Catherine fait sa méditation  habituelle pour s’endormir.

Demain sera encore une journée difficile pour Daniel. A vous de choisir pourquoi :

 

(1) : pour les francophones non-français, le brevet des collèges est un diplôme d’état que les ados obtiennent en fin de classe de 3ème. S’ils n’ont pas redoublé de classe, ils ont 15 ans. 

(2) Toujours pour les francophones non-français, le baccalauréat est le diplôme qui sanctionne la fin des études secondaires, avant l’université. Les élèves le passent normalement à 18 ans. plus de 80% des élèves obtiennent leur bac.

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